Le Contrat d'Engagement Jeune : une aide pour sortir de la galère

Présentation du CEJ - Jeunes en rupture par Benoit Lebeau de l'assocition Capso

Benoit Lebeau : " Le CEJ - JR, ça veut dire le contrat engagement jeunes pour les jeunes en rupture. Et c'est un dispositif qui est né d'un appel à projets de l'État en 2022, où le constat a été fait que les Missions locales et les pôles emploi portent le Contrat Engagement Jeune dit classique. Énormément de jeunes ont pu s'inscrire et se positionner dessus. Or, il restait des jeunes hors des radars, éloignés du service public de l'emploi. Et pour ces jeunes-là, l'idée pour l'État, c'était d'envoyer des associations trouver ces jeunes, les ramener vers les dispositifs de droit commun que sont les missions locales, Pôle emploi ou l'insertion. Et pour cela, en fait, on a des équipes éducatives, pour nous dans le département de l'Ain, qui vont repérer ces jeunes, donc les rencontrer, les remobiliser pour lever les freins et les ramener dans le cadre du service public de l'emploi."

Infographie : "Comment repérez-vous les jeunes en rupture ?"
 

Benoit Lebeau : "On a une équipe éducative qui est composée de deux éducateurs spécialisés qui, régulièrement, mènent très régulièrement, trois ou quatre fois par semaine, vont sur des territoires bien ciblés qu'on a défini avec les partenaires pour rencontrer des jeunes. Donc on va là où ils habitent, dans leur environnement de vie, là où il peut y avoir des regroupements, là où il peut y avoir des événements festifs aussi, en leur expliquant notre démarche, cette mission. On est sur de la libre adhésion, on est là pour les accompagner à s'insérer de manière socio professionnelle sur des problématiques immédiates que eux peuvent voir, mais aussi après, sur ce que les collègues peuvent diagnostiquer. Et aussi, on a de la chance d'avoir dans l'équipe une chargée d'insertion qui est spécialisée dans amener un jeune vers l'emploi ou la formation ou a aussi un retour à l'école. Et on a aussi la chance d'avoir une psychologue qui peut rencontrer les jeunes et les aider à travailler sur eux mêmes. Car souvent, il s'agit quand même de jeunes qui, soi, ne savent pas exactement ce qu'ils veulent faire plus tard ou qui n'ont pas une grande confiance en eux mêmes. Et on peut travailler ces points là avec eux."

Infographie : "Comment travaillez-vous avec les jeunes ?"

Benoit : "On débute une phase de remobilisation. C'est ça un grand mot qui veut dire qu'on fait les collègues de manière individuelle avec le jeune ou collectif suivant là où il est plus à l'aise. On lui propose des actions destinées à développer ses capacités psychosociales et aussi ses compétences. Ça peut être l'accompagner sur des freins. Qui peut rencontrer logement, justice, famille ? Comment on s'adapte à son environnement, comment on vit dans son environnement, mais aussi des actions collectives. Pour exemple, nos jeunes ont pu participer à l'élaboration d'un labo de l'emploi sur Bourg en Bresse le week end dernier. Ils ont pu participer aussi à la création d'un événement autour du dépassement de ce limites, avec un match de l'équipe de France amputé qui a eu lieu à Oyonnax. Donc on inclut nos jeunes dans ces actions là pour leur montrer qu'ils ont des compétences qui peuvent les mettre en avant. Et aussi, on travaille très en lien avec les missions locales puisque ce sont eux qui ont les outils aujourd'hui pour accompagner les jeunes dans la réinsertion socioprofessionnelle en les mettant en action avec les missions locales et en étant vraiment complémentaires dans ce qu'on peut leur proposer."

Infographie : "A qui s'adresse le CEJ - jeunes en rupture ?"

Benoit : Ce sont les jeunes entre seize et 25 ans qui sont éloignés de la Mission locale et de Pôle emploi, c'est à dire qui ne sont pas allés à la Mission locale ou à Pôle emploi depuis au moins cinq mois ou qui n'ont jamais été inscrits. Donc ça concerne plein de jeunes qui font parfois le choix de ne plus aller dans ces institutions, ou alors qui ne connaissent pas, ou alors qui n'y vont plus parce que trop éloignés de chez eux. Donc l'idée pour nous, c'est vraiment de rencontrer ce public et de le pouvoir, le ramener vers ses institutions ou lui proposer un accompagnement adapté."

Infographie : "Avec qui travaillez-vous ?"

Benoit : "Dans le cadre du JRE, on travaille de manière très étroite avec les missions locales du département de l'Ain, puisque les missions locales sont celles qui sont les référents pour les jeunes entre seize et 25 ans et qui, elles, s'occupent des jeunes éloignés du droit commun et qui sont plutôt loin des institutions. Donc, même quand on rencontre un jeune, on essaye de travailler de manière en étroite collaboration avec les missions locales, puisque celles qui ont aujourd'hui les outils pour ces jeunes là et l'expertise des jeunes, nous, notre plus grand du travail, c'est d'aller repérer ces jeunes et les ramener, recréer du lien et du lien de confiance avec eux pour que la Mission locale puisse ensuite faire ses missions dédiées aux jeunes. On travaille tout d'abord avec la Mission locale de l'Unapel Garde sur le volet logement au travers du clash avec une référente qui rencontre les jeunes pour les accompagner. Comment on accède à un logement, que ce soit de manière autonome et indépendante ou dans le cadre d'une formation ou d'un apprentissage. Et aussi avec une structure qui s'appelle CF qui, eux, accompagne les jeunes sur un permis de conduire boîte automatique puis boîte manuelle que pour 30 €. L'une des seules conditions est d'être accompagnés par Ipsos et d'être vraiment engagés dans cet accompagnement."

Infographie : "Quelle est la philosophie de l'association Capso ?"

Benoit : "On prend le jeune comme il est là où il en est, c'est à dire que chaque jeune a des compétences, des capacités. On a tous des difficultés à un moment donné et l'idée pour nous, c'est vraiment de se dire que comment on peut développer les compétences du jeune et l'aider à dépasser ces difficultés puisqu'aujourd'hui tout le monde et tout le monde a la capacité d'arriver vers un avenir et de le choisir."

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