L’ethnobotanique est une discipline mixte combinant sciences humaines et biologie afin d’appréhender le rapport Homme / Plantes, et par là même le rapport Nature / Culture. Loin de se cantonner à la réalisation de catalogues d’usages sortis de leur contexte culturel, l’ethnobotanique permet une approche appliquée féconde dans un contexte de globalisation à la source de problématiques complexes.
Se pencher sur la plante utile à l’homme amène en effet à se poser des questions aussi diverses que l’efficacité thérapeutique des remèdes à base de plantes, la législation du complément alimentaire, la marchandisation du vivant et de la nature, le développement durable, la bio-piraterie, le maintien de la biodiversité, ou la sécurité alimentaire, pour ne citer qu’eux.
Le marché des plantes médicinales, alimentaires et cosmétiques connaît un essor sans précédent avec une intense circulation de produits et de théories générant de nouvelles pratiques de production, de fabrication et de distribution, elles-mêmes sous-tendues par des logiques à la fois économiques, identitaires et politiques, dans son acception la plus large. Il mobilise une symbolique riche se nourrissant de représentations de la science, de la nature et de la tradition.
Afin de mieux appréhender les aspects pragmatiques et les enjeux de ces marchés (qualité, efficacité des produits, conséquences sociales et environnementales), ce diplôme propose une méthodologie basée sur la « biographie » des produits à base de plantes : biologie et écologie de la ressource, pratiques de culture ou de collecte, mode de stockage, d’extraction, de transformation, circuit de distribution, propriétés chimiques, cliniques, thérapeutiques ou physiologiques et nutritionnelles, statut juridique, valeur marchande, brevetabilité, symboliques et représentations, historique des usages.
Cette biographie se fait par l’apport de l’expertise de disciplines telles anthropologie, botanique, biologie, écologie, médecine (clinique, nutrition), chimie, pharmacie, cosmétique, agronomie, économie, droit, qui toutes permettent de co-construire la compréhension d’une chaine complexe d’interactions et à ce titre, seule à même de répondre aux enjeux soulevés par cet objet complexe.
Les objectifs du CU sont d’apporter une meilleure connaissance des différents enjeux liés à l’utilisation des plantes par l’homme.